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~~ Au fil du Verre d'Eau ~~
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~~ Au fil du Verre d'Eau ~~
27 mai 2017

« La rhétorique est-elle encore nécessaire ? »

- Elle est un déploiement d'éloquence, de moyens oratoires.  La rhétorique vise à persuader, à amener à agir, elle parle de valeurs  et agit sur l'émotion.
- Persuader n'est pas convaincre, où l'argumentation s'adresse à la raison.
- Les registres de la persuasion seraient : Logos, Pathos, Ethos.
- La sincérité semble une condition d'efficacité, le recours à des 'faits alternatifs' est-il moins éthique qu'un choix d'arguments affectifs ? Le contrôle incombe-t-il au lecteur ou auditeur ?  
- La manipulation qu'on pourrait lui reprocher n'est-elle pas à l'œuvre dans toute parole publique ?
- L'art de bien dire était important dans les cultures orales, l'est-il encore dans celle de l'image ?
- Les règles du discours proposent une disposition, l'utilisation de figures de , un développement qui a encore sa place dans des assemblées, au prétoire ; une forme bien plus compacte est utilisée dans les nouvelles technologies, les formules choc sont-elles encore de la rhétorique ?     
- Les images peuvent servir d'appui au discours mais la forme est toujours efficiente.
- Peut-on considérer une rhétorique de l'image qui aurait supplanté celle du verbe ?

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31-05-2017
Réflexions sur le mot "encore". 
« On ne réfléchit pas avec des mots, mais avec les significations des mots. » « "On réfléchit avec des signifiés et on organise la réflexion avec des signifiants. » 
L'animal fait des inférences actives (sélection de perception, d'action) sur base de sa mémoire épisodique ; il infère à partir de signifiés. Les résultats de ces inférences sont basées sur les valeurs subjectives que l'individu attribue à ses perceptions. 
L'homme peut faire des inférences (jugements) rationnelles sur base, de sa mémoire sémantique associée à sa mémoire épisodique, et des règles apprises de grammaire et de logique. Il réfléchit, il infère à partir de signifiés et de signifiants. 
C'est une erreur de croire, que toute proposition logique émise par une personne, peut persuader quelqu'un d'autre de croire qu'elle est vraie. 
L'autre personne, fait inconsciemment une inférence active pour percevoir la proposition : son cerveau prédit à partir de sa mémoire sémantique associée à sa mémoire épisodique sa signification de la proposition, et la compare à une signification possible de la proposition émise par la première personne. 
Cette comparaison est corrélée à deux attributions de valeurs subjectives. Si la valeur subjective possible est différente de la valeur subjective prédite, il y a surprise. 
1. Si la différence est importante et si la proposition possible est évidente parce qu’elle parle d’un fait évident, pour la personne (je n'en crois pas mes yeux) il y a surprise, et la proposition évidente s'ajoute dans la mémoire à la proposition prédite. 
2. Si la proposition possible n'est pas évidente pour la personne, s’il y a surprise, il y a double contrainte (attaquer ou fuir) : attaquer la proposition possible en défendant la proposition prédite, ou fuir en n'attribuant pas de valeur à la proposition possible et l'oublier. 
3. Si la proposition possible est corrélée à la proposition prédite, il n'y a pas de surprise ; la proposition possible corrélée à la proposition prédite est évidente pour la personne. 
Il ne sert à rien d'essayer de persuader une personne d'un parti de gauche par un discours prônant une idéologie d'un parti de droite. 
Pour persuader quelqu'un, c'est à dire amener quelqu'un à croire quelque chose, et/ou à vouloir faire quelque chose, il faut donc utiliser des propositions évidentes pour la personne à persuader : soit des propositions relatives à des faits évidents, soit des propositions corrélées aux valeurs attribuées à des faits ou des évènements mémorisés par la personne. 
C'est cela qui est à la base de l'art de la rhétorique. Le discours doit parler de faits ou d'évènements auxquels l'auditeur attribuera des valeurs qui correspondent à ses propres valeurs, conscientes ou inconscientes ; il n'y aura pas de surprise. C'est de la manipulation. Oui, parce que l'homme, ainsi que l'animal sont manipulables. 
Est-ce bien ou mal ? Du point de vue de l'éthique, si je manipule quelqu'un pour son bien, c'est bien. 
Si je manipule quelqu'un pour son bien et mon bien, c'est bien. 
Si je manipule quelqu'un pour mon bien et que cette manipulation provoque un mal chez l'autre, c'est mal. 
La vraie question en éthique est complexe : est-ce bien ou mal si l'élite dirigeante d'un groupe manipule les personnes du groupe pour le bien du groupe et pour leur bien, en sachant que cette manipulation provoquera le bien chez certaines personnes du groupe et le mal chez d'autres ? 
Pour l'élite dirigeante, la seule façon de résoudre le problème est de réfléchir uniquement de façon rationnelle en ne tenant pas compte des valeurs subjectives des personnes, c'est à dire en les considérant comme des individus. 
Mais le discours s'adresse à des personnes qui inconsciemment jugent sur base de valeurs subjectives. Il faut donc créer des valeurs génériques attribuables à des concepts admis inconsciemment par les individus du groupe ; des concepts tels que la Nation, l'État, la Religion, les Droits de l'Homme, la Démocratie Parlementaire Occidentale, etc. ; valeurs génériques qui permettent l'assentiment des individus à n'importe quelle action de l'élite dirigeante, tant que ces actions n'entrent pas en conflit avec les valeurs subjectives d'une majorité d'individus appartenant au groupe. 
La manipulation se fait au départ. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui « psyop » ou opération psychologique qui se réalise au moyen des médias. 
Les valeurs génériques sont crées par des intellectuels qui les diffusent et qui sont plus ou moins admises en fonction du fait qu’elles apportent une nouvelle idée de solution aux problèmes du moment. En réalité, elles produisent temporairement un moindre mal, qui suite à l’auto-organisation de la société peut, à long terme, produire un pire. 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_de_Tarse 
Ainsi, Saint Paul, Paul de Sartre était un juif pharisien, citoyen romain de naissance. Il fonde des églises en Asie Mineure, et il adresse un certain nombre de lettres (épitres) à ces églises. Ces lettres sont les documents les plus anciens du christianisme. Toutes ont été écrites avant les Évangiles et sont le fondement de la théologie chrétienne. Ces lettres ont été diffusées dans l’empire romain. 
Un autre exemple est « Le Capital » du philosophe Karl Marx.
shadock –

 - La rhétorique est-elle toujours d'actuelle utilité ?
   ( Réflexions sur son pouvoir de persuasion ..)
  « On ne réfléchit pas avec des mots, mais avec leur signification respective.
   La réflexion concerne des signifiés, mais est organisée selon des signifiants.»
     ACTIVE, RATIONNELLE
   L'animal fait des inférences actives (sélection de perceptions, d'actions) sur base de sa mémoire épisodique ;  il infère à partir de signifiés.   Le résultat de ces inférences est basé sur les valeurs subjectives que l'individu attribue à ces perceptions.
   L'homme peut lui (complémentairement), faire des inférences rationnelles (jugements)  sur base de sa mémoire sémantique associée à sa mémoire épisodique.  Et, fonction des règles apprises (de grammaire, de logique, etc), il réfléchit  =>  il infère à partir de signifiés  ET  de signifiants.
     SURPRISE
 - C'est une erreur de croire, que toute proposition (même d'apparence logique) peut d'office, persuader quelqu'un, de croire qu'elle est vraie..;  ce dernier fait (inconsciemment) une inférence active afin de percevoir la proposition :  son cerveau COMPARE la possible signification de cette proposition, avec celle qui est "prédite" en ses mémoires sémantique et épisodique associées.    Cette comparaison est donc corrélée à deux attributions de valeur subjective.
  1. Si ces valeurs respectives s'avèrent complémentaires,  la signification de la proposition est adoptée.
  2. Si la valeur subjective possible est  DIFFÉRENTE de la valeur subjective prédite, il y a  SURPRISE.
  3. Si la surprise est due à une différence importante, MAIS que la proposition possible est cependant perçue comme  ÉVIDENTE, elle s'AJOUTE en mémoires,  à la proposition prédite.
  4. S'il y a surprise, mais que la proposition possible ne paraît  PAS  évidente, il y a double contrainte :  >  Mise "en balance" des propositions possible et prédite, et retenue en mémoires du résultat de cette "pesée".
     - [!]   À noter  que l'effet "surprise" (mémorisé en tant que tel) pourrait ultérieurement inspirer une nouvelle comparaison des valeurs subjectives  attribuées lors de la perception .. [ndlr]
     PERSUASION
   Il serait vain de tenter de convaincre un militant de gauche, par un discours prônant une idéologie de droite.
   Pour persuader quelqu'un, c'est à dire amener quelqu'un à croire  et/ou même à faire quelque chose,   il faut donc utiliser des propositions qui seront perçues comme évidentes, ou (au moins) comme étant dignes d'intérêt.
   Le discours rhétorique se doit d'être efficient et donc idéalement, de parler de faits ou d'évènements auxquels l'auditeur attribuera des valeurs correspondant aux siennes (conscientes ou inconscientes). 
   Une simple technique de persuasion, permettra de "vendre la soupe" ;  mais, si elle est soutenue par des arguments qui suscitent une  ÉMOTION,  elle permettra de convaincre le chaland, que "cette soupe est bonne".
   NB.:    L'on peut persuader "en logique", mais l'on ne peut convaincre "hors sentiment".      On peut persuader quelqu'un de faire quelque chose.., sans qu'il soit convaincu pour autant, que c'est vraiment "à faire" !     Qui dit "logique" dit acceptation ou refus,  mais qui dit "sentiment" peut faire naître  un doute profitable ..
     MANIPULATION
 - Est-ce de la manipulation ? >  Oui : l'homme est manipulable (comme tout animal).
 - Est-ce bien ou mal ?  >  Du point de vue éthique morale, le seul critère est d'évaluer à qui profite la manoeuvre.
     La vraie question éthique, est plus complexe :
 - Est-ce bien ou mal, si l'élite dirigeante d'un groupe procède à une manipulation "pour-le-bien-du-groupe  ET  pour-le-bien-de-chacun",  tout en sachant que cette manipulation provoquera cependant le mal chez certains ?
     La seule option raisonnable, est de l'ordre du rationnel  => en ne tenant donc pas compte des valeurs subjectives individuelles..  Mais le discours s'adresse de fait, à des personnes qui (inconsciemment même)  jugent sur base de leurs valeurs subjectives ..
     Il faut donc frapper le discours de citations à VALEUR GÉNÉRIQUE rappelant des concepts normalement admis par les membres du groupe ;  tels que: Nation, État, Religion, Droits de l'Homme, Démocratie, etc.  = toutes évocations qui engendrent à suffisance, l'assentiment de la majorité des individus.
   Ces "valeurs génériques" sont intentionnellement, largement référencées dans les médias ;  elles sont ainsi plus ou moins globalement déjà admises, eu-égard à l'idée qu'elles offrent  d'une solution aux problèmes du moment.
   Ce type de manipulation ne produit temporairement qu'un moindre mal.   MAIS il peut, suite à l'auto-organisation de la société  [que nous avons évoquée récemment]  produire à long terme, une véritable dérive idéologique !
  -----  -----  -----
     D'après "éclairage" Shadock, du 31 mai '17.

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